L'AVENIR EST DANS L'ASSIETTE !!!
Manger est une nécessité, un plaisir, parfois une fête.
C’est aussi inviter à sa table l’environnement, la société, la culture, la santé,
et l’économie.
Aujourd’hui, en remplissant (et vidant !) nos assiettes, nous pouvons défendre des valeurs, façonner notre avenir et celui de nos enfants.
On ne changera pas le monde d’un coup de fourchette, mais nos actes de tous les jours influencent le cours des choses
En choisissant ce que nous mangeons, nous choisissons le monde où nous voulons vivre.
1. Que nous disent nos assiettes ?
L’avènement du bœuf, du sucre et du gras
Depuis 1950, l’assiette des Français (et des occidentaux) s'est complètement transformée : omniprésence des viandes, volailles, poissons et produits laitiers ; désertion des céréales, légumes et légumes secs.
Près de 80% des protéines consommées sont animales, quand elles étaient à 80% végétales il y a un siècle.
L’alimentation industrialisée, qui a permis de nourrir la croissance de l’après- guerre, se caractérise par une forte transformation des produits, des distances importantes entre producteurs et consommateurs, un régime alimentaire riche en produits raffinés, sucres rapides et graisses saturées et pauvre en aliments non transformés.
Le règne des polluants
L’agriculture intensive de l’après-guerre a permis une consommation de masse à bas prix tout en augmentant les revenus des agriculteurs. Elle y est hélas parvenue par une utilisation massive d’engrais et de pesticides et par un usage non durable des ressources en eau et des sols.
L’apparition des pathologies modernes
Une alimentation trop riche en graisses favorise l'obésité, laquelle augmente considérablement le risque de maladies cardiaques, d’AVC, de diabète et de cancers. Ces quatre pathologies sont responsables de plus de la moitié des décès dans les pays riches.
La pauvreté des saveurs
Notre alimentation agro-industrielle utilise de rares produits de base, une vingtaine de plantes, quelques huiles et des produits laitiers qui, avec des additifs et différents procédés technologiques, sont transformés en une infinité de plats en apparence variés. Or les denrées comestibles disponibles à l’état naturel, pouvant être cultivées ou accommodées en diverses recettes sont très nombreuses sur la planète : plus de 20 000 espèces. Quel gâchis !
Les dégâts sur l’écosystème et la société
L’évolution des systèmes de production menace l’environnement (pollution des ressources naturelles, perte de la biodiversité) et la société (diminution de l’emploi agricole, désertification de certaines zones rurales, déséquilibres territoriaux.)
Quant à l’élevage industriel intensif, non content d’infliger d’intolérables violences aux animaux (confinement, mutilations, maladies), il est un véritable incubateur à virus (les ¾ des nouveaux pathogènes ayant affecté les humains ces 10 dernières années proviennent d’animaux.) De quoi interroger notre rapport au vivant !
La facture
Côté santé, on estime que 30% des petits américains né après 2000 développeront un diabète.
Aux USA, 9% des budgets de santé publique sont liés au surpoids et à l’obésité (contre 2 à 6% en Europe, pour l’instant !)
Côté environnement, 60% de la production mondiale de céréales se borne aujourd’hui à nourrir l’élevage industriel. Grosse pression sur les sols donc, et aussi sur l’eau car il en faut une tonne pour produire dire 1kg de poulet, et 11 tonnes pour 1kg de bœuf. Terrible quand on sait qu’en cinquante ans, la production mondiale de viande a quintuplé.
2. Le pouvoir dans nos assiettes
Une façon de s’en tirer serait d’inverser les proportions dans notre alimentation entre l'animal et le végétal. 80% de végétaux bio, 20% de bonne viande.
L’animal serait la cerise sur le gâteau végétal.
Renverser les proportions redonnera une vraie valeur à la vie animale et nous remettra sur la piste d'une alimentation de santé.
Nous reprendrons la main sur ce que nous mangeons, donc sur ce que nous sommes.
Dans l’assiette de l’avenir, les aliments seront :
- principalement d'origine végétale
- issus d’une agriculture biologique
- produits localement et en respectant le cycle des saisons
- peu ou pas transformés
- et très bons !
La révolution du légume
Produire des légumes serait un débouché colossal, local, écologique et social.
En créant de véritables bassins de production faits de micro-exploitations travaillant en réseau à produire du végétal, on répondrait non seulement aux besoins vivriers de leurs acteurs mais aussi aux besoins croissant liés à une nouvelle façon de manger (de s’habiller, se loger…)
On pourrait ainsi générer un cercle vertueux aux nombreuses conséquences positives tant au niveau de la santé publique que de l'aménagement du territoire ou de l'entretien du biotope.
Aux armes, consommateurs !
Le pouvoir des consommateurs est considérable lorsqu’ils se mobilisent, surtout à l’heure des réseaux sociaux et de l’opinion publique mondiale.
Les capacités d’adaptation de la grande distribution sont très importantes. Même si elle oriente le consommateur, elle lui obéit tout autant : s’il exige du bio, il en aura.
Et les sous ?
Les bénéfices collectifs et les économies réalisées en termes de santé, de société, d’environnement seront inespérés.
Le consommateur convaincu que « bien manger, c’est cher » changera d’avis.
Les ingrédients de base ne représentent en effet qu’une part très faible du coût d’un produit alimentaire par rapport aux coûts de la fabrication d’un produit fini (transport, emballage, distribution, marketing, commercialisation)
Un poulet rôti maison aux légumes du marché coûte deux fois moins cher que des Nuggets de fast food.
Donc :
Il faut réapprendre à connaître les végétaux, à les aimer, les cuisiner, les commander au restaurant…
C’est la responsabilité des prescripteurs auprès des restaurateurs, des cantines, des maisons de retraites, des centres de loisirs, des clubs de vacances…
D’où: